Le stumpwork - ancien - me fascine, littéralement. Dès que j'en vois, je suis comme aspirée et mon regard fouille l'image, explore, entre à l'intérieur, un peu comme si c'était un monde à découvrir. Encore plus que lorsqu'il s'agit de couture ancienne, mon attention est totalement focalisée.

Ces photos ci-dessus sont celles d'une oeuvre du XVIIème anglais, représentant "le goût et le toucher" personnifiés par deux dames dans un jardin. Les coloris ont dû passer, mais sinon elle est dans un état miraculeux. Je vous conseille vigoureusement d' aller sur le site du Met où vous pourrez, deuxième miracle ( d'internet celui-là), agrandir l'image et l'explorer comme si vous aviez le trésor dans vos petites mains délicates.

En ce qui me concerne, je trouve que le château dans le coin en haut à droite est une merveille.

Plein de matériaux ont été utilisés, soigneusement listés par le musée. Et hop, je n'ai pu empêcher - et pourquoi l'aurais-je fais d'ailleurs - mon esprit d'imaginer la brodeuse (?) se lançant le défi de cette oeuvre. Combien de mois a-t-elle passés penchée dessus? Elle devait y penser la nuit ( ..."et si je faisais comme ceci, avec ce tissu, ces pierres, et du mica pour les fenêtres," etc). Les oiseaux sont la gaieté même, les pommes débordent du pommier, les robes sont gonflées, les dames heureuses, les cheminées du village fument du fil d'or .

Sans compter qu'existent ou ont existé sûrement aussi "l'odorat, l'ouÏe, la vue" ...

Le stumpwork, en fait, me donne l'envie furieuse, chaque fois que j'en vois, de m'y mettre moi aussi, de recréer à ma façon le monde, en relief, d'exprimer à travers des bourrelets brodés l'amour que je ressens pour l'univers. Oui, comme ce que je ressens pour la couture mais plus violent, plus impérieux si c'est possible. Ah, mais combien de vies me faudra-t-il encore ?!

stumpwork!

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